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First Light (2024)


My uncle and his family live in Germany. Their temperature-controlled home is filled with foreign plants, disintegrating photographs, handwritten letters, surveillance cameras, scanners and music. From Berlin, he watches the sun rise every night in his hometown in Vietnam where his mother sleeps.


duration27 min
with bác Thành
bà Linh
anh Nhật
bác Trang
written byPhuong Thao Nguyen
edited by Phuong Thao Nguyen sound mixing byVivien Roche
translations Mom
Alice MP Nguyen
special thanks Mom, Dad
Alice, Cindy
Léna Lemur
Alain Della Negra
Thomas Voltzenlogel


                             
Exploring the interface of a video surveillance programme, the cursor frames and enlarges the ill-defined silhouette of a woman sweeping away dead leaves in a garden. Generally, surveillance images never arrive alone; they are often surrounded by troublesome questions. Who is watching? What malicious purpose is controlling these frames? What truth is hiding in them?  We quickly realise that, here, something quite the opposite of crime and punishment is involved.  Now, a man is tending tropical plants in his living room. He then takes out some old family photos, deteriorated and musty, which he scans and keeps in his German flat. From his native Vietnam, he has also kept some song sheets and letters that point to a separation and a persistent link. This man cultivates a memory as if cultivating a garden. All the suitable tools are used to help it blossom. What is fascinating are his green fingers; the infinite love that prompts him to set up the means of cherishing a mother over six thousand miles away. And Phuong Thao Nguyen in turn, “there where the river divides”, lends an emotional depth to the cinematic language; plays on the intensity of the interlinked distances; the mismatches between writing, voice and subtitles; to the point of turning an inopportune pixelization into a hypnotic and soothing respiration.

Antoine Thirion 
 
Poster design by Lena Lemur, Yichen Wei and Phuong Thao Nguyen






Further reading 





FIRST LIGHT
Phuong Thao Nguyen  |  France  |  2025  |  26 minutes  |  Compétition

by SAMY BENAMMAR
- Revue Panorama

Lorsque la cinéaste questionne son oncle sur son accumulation quasi compulsive d’objets, celui-ci répond que tout ce que l’on garde finit par prendre de la valeur. La notion de conversation se retrouve dès lors au centre d’une démarche d’excavation familiale explorant, à travers les gestes de cet homme, la mémoire du Vietnam que la distance, le temps et les pouvoirs politiques mettent constamment en péril. Dans sa petite maison allemande, c’est avec la même tendresse que la silhouette entretient les plantes, numérise de vieilles diapositives et observe, depuis son bureau, le jardin de sa mère où il a installé une série de caméras. Ces images, habituellement associées à une forme de surveillance perverse, se teintent ici de la douceur d’un lien maintenu entre les frontières.

Dans les premiers instants du court métrage, on distingue la grand-mère passant le balai. Quelles intentions animent le regard qui se pose sur elle ? En collant des matières visuelles disparates, en confrontant brutalement la texture pixelisée de ce panoptique bienveillant à la simplicité d’un salon plongée dans une lumière matinale, First Light incarne cinématographiquement une double vérité. D’une part, l’oncle semble s’être constitué en archiviste de son propre monde, comme traumatisé par l’oubli. À ce titre, une lettre reçue à une époque indéterminée lui demande d’envoyer une photo avant qu’on n’oublie son visage. D’autre part, il nous explique que sa mère apprécie la présence de ses caméras, qu’elle y sent le regard d’un fils prenant soin d’elle.

Phuong Thao Nguyen ramène les questionnements liés à la mémoire à une relation intime et familiale. Ce faisant, elle détourne les matières d’archive de leurs fonctions traditionnelles en leur réaccordant la force du toucher. Il y a, bien sûr, l’objectif et l’écran froid de l’ordinateur, mais la caméra s’arrête sur la main qui déplace la souris, le sourire du père lorsqu’il appelle le chien endormi dans le jardin par l’entremise d’un interphone numérique. Puis, le rapport générationnel est redoublé par l’observation documentaire de la cinéaste, qui instaure un rapport de passation qui s’incarne dans le sang et le film. Son cousin ne sait pas parler vietnamien, mais il sait décoder les partitions de musique. Comme un écho distant à son père, il recompose sur son synthétiseur les mélodies d’un autre territoire. Le souvenir alors n’est ni de l’ordre du verbe, ni même de la musique ; il s’incarne charnellement dans les doigts de ce jeune homme qui nous laissent entrevoir les fantômes d’autres mains pianotant au cœur d’Hanoï, peut-être.



Further listening
Discussion on Débordements 
with Lucie Lambert, Lucas Leone, Louis Rubellin, Occitane Lacurie (ENS Lyon)



very first draft (april 2024) 
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